L’INSUFFISANCE RENALE DES CHIENS ET DES CHATS
Deux sortes d’insuffisance rénale : l’insuffisance rénale aigüe et l’insuffisance rénale chronique ; la première pouvant parfois installer la seconde.
Les chats sont naturellement plus exposés que les chiens, leurs reins étant leur point faible.
L’insuffisance rénale aigüe :
C’est une défaillance brutale de la fonction rénale survenant en quelques heures ou quelques jours. C’est une affection plus fréquente chez les animaux âgés dont la fonction rénale est naturellement diminuée.
Trois types d’IRA :
- IRA fonctionnelle ou prérénale : insuffisance de perfusion des reins (déshydratation, hémorragie, choc traumatique, cardiomyopathie, médicaments vasodilatateurs…).
- IRA obstructive ou post-rénale : obstruction sur les voies urinaires (calculs urinaires, tumeurs de l’appareil urinaire, rupture des voies excrétrices…).
- IRA rénale ou organique : secondaire à une lésion rénale (pyélonéphrite, péritonite infectieuse féline, pyomètre, antibiotiques ou anti-inflammatoires non stéroïdiens…).
Symptômes :
L’animal n’a plus d’appétit. Il est abattu, triste, urine peu ou pas et peut présenter des signes digestifs (diarrhées, vomissements). En l’absence de soins, un coma urémique s’installe rapidement.
L’analyse de sang révèle une augmentation de l’urée et de la créatinine.
Traitement :
Hospitalisation : on épure le sang des toxines que les reins ne sont plus capables d’éliminer (perfusions, diurétiques), et l’on traite la cause initiale de l’IRA.
Les IRA prérénales et post-rénales sont de bon pronostic à condition que le traitement soit mis en place très rapidement.
Les IRA rénales sont très réservées. La mortalité dépasse 70 % malgré la mise en place de traitements lourds. En cas de guérison, le passage à une insuffisance rénale chronique est très fréquent.
Prévention :
- Une surveillance régulière de la fonction rénale par des bilans sanguins,
- Une alimentation vétérinaire physiologique adaptée à l’âge de l’animal,
- Un traitement rapide des maladies de l’appareil urinaire et de toutes celles à l’origine d’une déshydratation (diarrhées, vomissements…),
- Une utilisation raisonnable des médicaments potentiellement toxiques pour les reins.
L’insuffisance rénale chronique :
Cette affection guette nos animaux qui prennent de l’âge.
Les causes d’IRC sont nombreuses et difficiles à diagnostiquer : lymphome rénal, pyélonéphrite…
Symptômes :
La maladie est sournoise et silencieuse. Les symptômes n’apparaissent que lorsque plus des deux tiers de la fonction rénale sont lésés. L’animal maigrit, boit davantage, a le pelage terne et présente parfois des troubles digestifs (vomissements, diarrhées) ou une cécité subite suite à une hémorragie ou un décollement de la rétine.
En phase terminale, l’animal ne boit plus, a une très mauvaise haleine et des ulcères dans la bouche, puis tombe dans le coma urémique avant de mourir.
L’analyse de sang révèle une diminution de la densité urinaire. L’analyse d’urine montre une anémie et une augmentation de l’urée, de la créatinine et du phosphore. Une échographie permet d’apprécier la taille et la structure des reins. Une biopsie permet de confirmer le diagnostic.
Traitement :
Le traitement a pour but de ralentir la progression de la maladie et de traiter les signes cliniques liés à l’accumulation des déchets azotés (urée, créatinine…).
L’hypertension artérielle, fréquente en cas IRC, doit être traitée pour ralentir l’évolution de l’IRC.
Le traitement est à la fois médical (antivomitif, anti-hypertenseur…) et diététique (aliments vétérinaires médicalisés).
Une fois le traitement mis en place, l’animal doit faire l’objet d’une surveillance très étroite.
Prévention :
On utilisera les mêmes méthodes que pour une IRA (qui ne peut que fragiliser les reins).
Pour les bilans sanguins, il est intéressant de commencer quand l’animal est jeune et sain, afin d’avoir une valeur de référence de la créatinine. En effet, même si les valeurs restent normales, la « courbe dans le temps» permet de détecter hyper précocement toute augmentation qui doit mettre la puce à l’oreille.
Et pour tous ceux qui ont loupé ces bilans sanguins, sachez qu’une analyse d’urine permet également de « deviner » l’IRC silencieuse, avec une mesure des protéines (les reins fonctionnent encore bien mais commencent à laisser passer les plus gros éléments). Une simple analyse d’urine, pas si simple d’ailleurs car les vessies sont souvent vides, ce qui explique que bien des vétos ne la proposent pas.
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